10 OCTOBRE> 14 MARS 2021
VERNISSAGE —9 OCTOBRE 18H30
L’anastylose (du grec ancien αναστήλωσις, compose de ανα :
“de nouveau” et στηλόω : “eriger” ) est un terme archéologique qui
désigne la technique de reconstruction d’un monument en ruines grâce
a l’étude méthodique del’ajustement des différents éléments qui
composent son architecture. La reconstruction est faite en utilisant les
fragments trouves sur place avec des matériaux modernes, de couleur
et de qualités différentes, de sorte que l’on puisse distinguer a l’oeil nu
l’ancien du moderne et préserver les pierres antiques de l’altération
(par exemple en utilisant des matériaux légers). Cette technique doit
être appliquée avec précautions parce qu’elle s’appuie sur des
hypothèses. L’anastylose obéit au principe de réversibilité, c’est-a-dire
qu’on puisse démonter la reconstitution en cas d’erreur. Pour cette
exposition a l’atelier d’Estienne, nous allons créer une exposition
immersive dans un paysage utopique ou le temps est en suspend, nousnous
réaproprions les ruines témoignant d’un temps révolu afin de
créer un paysage nouveau, ou évoluerait une nouvelle civilisation, en
quête de cohésion sociale et culturelle. Nous sommes particulièrement
inspires par les paysages en ruines qui représentent ce qui tombe (ruer,
tomber, s’écrouler). Mais aussi ce qui reste. Fenêtre d’une autre époque
dans le présent nostalgique, l’architecture fut longtemps comme le livre
de l’humanité, la pierre disant le sens comme plus tard ce seront les
livres imprimes qui diffuseront la parole et la pensée. On pouvait “lire la
pierre”. La ruine, n’est pas seulement un objet qui reste mais un
véritable discours, écho lancinant que la représentation reconduit. Le
travail des archéologues est de préserver cette mémoire avec
délicatesse et prudence, tandis que les artistes peuvent laisser libre
cours a leur inspiration et utiliser les restes du temps comme des
palimpsestes, chercher le meilleur de l’homme pour reconstituer un
monde ideal qui n’existerait que dans nos songes les plus tenaces.
Mystique sacralisante, monumentalisation anachronique ou artificielle a
posteriori, on pourrait constater l’attachement a la valeur d’ancienneté ,
valeur qui fait plus intervenir l’affectivité que le jugement historien.
Plus qu’une “image survivante”, la ruine est un morceau de réel
qui n’a finalement jamais été ni un accomplissement ni un
aboutissement dans l’absolu.
commissariat > Christian Mahé